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Grippe : pourquoi Sanofi retire du marché son vaccin surdosé Efluelda

Source TF1-INFO

  • Le vaccin antigrippal Efluelda ne va plus être commercialisé par le géant pharmaceutique Sanofi.
  • Le retrait du vaccin réservé aux plus de 65 ans est le résultat d'un désaccord entre le laboratoire et les autorités de santé sur le prix de vente.
 
  • Cette décision n'affectera pas l'approvisionnement en vaccins antigrippaux, rassure-t-on du côté de la Direction générale de la Santé (DGS)

 

olémique autour d'un vaccin antigrippal. La Direction générale de la Santé (DGS) a annoncé, mardi 23 avril, l'arrêt de la commercialisation du vaccin Efluelda du laboratoire Sanofi, qui les accuse d'avoir fixé un prix trop bas. "Nous souhaitons vous informer du retrait du marché du vaccin Efluelda commercialisé par le laboratoire Sanofi dans les prochaines semaines", a annoncé l'autorité, qui dépend du ministère de la Santé, dans un message aux pharmaciens.

Ce vaccin est réservé aux plus de 65 ans, car il a été spécifiquement élaboré pour protéger les personnes les plus à risque de complications. Il est, en effet, quatre fois plus dosé que le vaccin classique contre la grippe, dit VaxigripTetra, développé par le géant pharmaceutique.

Le laboratoire pharmaceutique a justifié son choix d'arrêter la commercialisation d'Efluelda, en renvoyant la responsabilité aux autorités sanitaires qu'il accuse d'avoir fixé un prix trop bas. "Les autorités ont décidé d'établir son nouveau prix à un niveau inférieur aux coûts de production et de distribution de ce vaccin", a réagi Sanofi dans un communiqué. Le groupe, qui met aussi en avant le fait d'avoir investi 50 millions d'euros pour maintenir en France une partie de la production du vaccin, "regrette cette décision qui rend impossible la mise à disposition de ce vaccin".

Un vaccin remplacé en pharmacie

Cet affrontement s'inscrit dans un contexte de débats sur les bénéfices réels d'Efluelda par rapport aux antigrippaux classiques. Une série d'études ont établi la plus grande efficacité chez les personnes à risque, mais dans une ampleur relativement limitée. "Nous avons plus de 10 ans d'études dont de nombreuses études cliniques démontrant la supériorité d'Efluelda vs vaccins à dose standard contre la grippe, les hospitalisations attribuables à la grippe, et ses complications cardiorespiratoires", a dit Sanofi à l'AFP.

N'étant pas convaincues, les autorités sanitaires françaises refusent donc, contrairement aux États-Unis, de recommander ce vaccin plus qu'un autre pour les plus de 65 ans, ce qui justifie à leur sens de ne pas le payer plus cher.

Cette querelle a aussi lieu alors que l'industrie pharmaceutique déplore des prix trop bas fixés pour les médicaments. Sur ce plan, Sanofi a obtenu mardi l'appui d'un important syndicat de pharmaciens, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). "Face caméra, le gouvernement assure tout mettre en œuvre pour garantir l'accès aux produits de santé ; dans les faits, il s'entête dans une politique tarifaire toujours plus restrictive et dans un paradigme de santé à bas coûts", a-t-il accusé. Sollicité par l'AFP, le ministère de la Santé n'a pas réagi.

Cette décision ne devrait, en tout état de cause, pas affecter la quantité de vaccins antigrippaux disponibles puisque Sanofi promet de proposer son vaccin classique en remplacement des précommandes d'Efluelda.

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L’UFC-Que Choisir .... réponse

Les enquêtes sur l’officine se succèdent…

et c’est souvent n’importe quoi !

 

Il y a des sujets qui font vendre des magazines, celui de la pharmacie d’officine en est sans aucun doute un, si l’on en croit la succession des enquêtes anonymes et des caméras cachées. 

La FSPF, premier syndicat des pharmaciens d’officine, s’insurge contre le traitement à charge dont les pharmaciens sont la cible récurrente. L’enquête menée par l’UFC-Que Choisir (n°568 d’avril 2018) avait pour but de tester « les conseils pratiques donnés à propos de médicaments en vente libre : le Doliprane et l’Actifed rhume ».

Si cette enquête révèle que 86 % des professionnels en pharmacie ont spontanément mis en garde les « enquêteurs » sur la dangerosité d’associer ces deux médicaments contenant du paracétamol, le magazine préfère se concentrer sur les 14 % qui n’ont pas fait correctement leur travail. Si cette absence de conseil est inacceptable de la part d’un professionnel de santé, il est tout aussi inacceptable de jeter l’opprobre sur l’ensemble d’une profession alors même que la très grande majorité d’entre elle a fait preuve de professionnalisme.

Contrairement aux affirmations de l’UFC-Que Choisir, la FSPF rappelle que la posologie du paracétamol n’est pas « au maximum de 3 g par jour (24h) avec un délai de 6 à 8 heures entre deux prises ». La simple consultation du résumé des caractéristiques du produit (RCP) auprès de l’ANSM* confirme que la posologie unitaire usuelle du paracétamol « est de un comprimé à 1000 mg par prise, à renouveler au bout de 6 à 8 heures. En cas de besoin, la prise peut être répétée au bout de 4 heures minimum. Il n’est généralement pas nécessaire de dépasser 3 g de paracétamol par jour, soit 3 comprimés par jour. Cependant, en cas de douleurs plus intenses, la posologie maximale peut être augmentée jusqu’à 4 g par jour, soit 4 comprimés par jour. Toujours respecter un intervalle de 4 heures entre les prises ».

Un travail journalistique de qualité aurait permis d’éviter les conclusions erronées imposant l’avis d’un médecin pour augmenter la posologie à 4 g par jour dans certaine situation. Ces approximations discréditent les résultats de cette enquête. 

L’UFC-Que Choisir conclut son article par plusieurs préconisations, notamment « l’élargissement de la distribution des médicaments sans ordonnance aux parapharmacies et à des espaces dédiés dans les grandes surfaces, sous la surveillance d’un pharmacien diplômé. Cette mesure permettrait (…) jusqu’à 250 millions d’euros d’économies pour les consommateurs (…). »

La FSPF rappelle à UFC-Que Choisir que plusieurs exemples européens contredisent cette préconisation. Une étude autrichienne publiée en décembre 2017 analyse l’impact économique de la dérégulation de l’OTC dans les pays où la vente de ces médicaments a été libéralisée. Il s’avère que, contrairement aux affirmations d’UFC-Que Choisir, s’agissant :

  • du prix des médicaments: aucune réduction de prix de manière durable n’a été observée à la suite des mesures de déréglementation ;
  • de la concurrence : la libéralisation du marché a conduit à la constitution d’un oligopole et a fait disparaître les plus « faibles » ;
  • de la désertification pharmaceutique : le nombre de points de vente a uniquement augmenté dans les zones urbaines ;
  • de la sécurité des patients: peu regardants sur la qualification de leur personnel, les points de vente laissent à désirer en matière de conseil, de contrôle de l’observance, d’informations sur la iatrogénie et autres interactions médicamenteuses. 

A propos spécifiquement du paracétamol, la Suède a suspendu en 2015 sa vente en grandes surfaces après avoir constaté une augmentation de 40 % en quatre ans des cas d’intoxications liés à une trop grande consommation de ce médicament. 

Etre professionnel de santé, ça se mérite !

Malgré ces campagnes de déstabilisation récurrentes, les 22 000 officines françaises et leurs 120 000 salariés continueront à se mobiliser 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 afin d’assurer un acte pharmaceutique de qualité au plus près des patients. 

 

Confraternellement,

Philippe GAERTNER

Président de la FSPF 

 

* Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé suite...