Les Comptes de la Santé présentés par le ministère de la Santé (DREES*) fournissent chaque année une analyse détaillée de la consommation des soins de santé en France. En septembre 2017, la FSPF avait contesté la méthodologie utilisée dans le rapport annuel de la DREES qui se traduisait par une majoration injustifiée de la consommation de médicaments non remboursables. 

Pour son édition 2018, la DRESS a rectifié dix années d’historique, ce qui confirme l’analyse de la FSPF. La consommation de médicaments non remboursables a été corrigée à 2,806 milliards d’euros pour 2016 (contre 4,069 milliards d’euros sans correction), soit un recul de plus de 30 %.

Au-delà des chiffres bruts, ces « corrections » mettent à mal de nombreuses idées reçues :

  • NON, le reste à charge pour les ménages sur le poste médicaments n’a pas progressé de 3 points comme l’indiquait le rapport de septembre 2017 (14 % en 2002 contre 17,1 % en 2016). Après correction il a, au contraire, diminué de 1,2 point sur cette même période (14,8 % en 2002 contre 13,6 % en 2016).
  • OUI, les pharmacies d’officine ont su absorber sur leur rémunération les augmentations de prix fabricants et les deux augmentations de la TVA des médicaments non remboursables.

La baisse de 12 % de ces médicaments en 10 ans montre bien que le pharmacien d’officine, professionnel de santé indépendant et responsable, n’incite pas à la consommation par des pratiques commerciales agressives.

Ces résultats corrigés viennent donc contredire les arguments de ceux qui militent, à grand renfort publicitaire, pour une dérégulation du marché des médicaments non remboursables.