Syndicat des Pharmaciens du Haut-Rhin
Science et Conscience - Unité de Doctrine et Discipline.
Une glycémie (taux de sucre dans le sang) trop élevée (hyperglycémie), ça ne se voit pas. Ainsi, le diabète évolue
silencieusement et peut passer inaperçu pendant de nombreuses années.
Selon la Fédération française des diabétiques, il s’écoule en moyenne 5 à
10 ans entre la première hyperglycémie et le diagnostic de diabète. On
estime ainsi qu’un diabétique sur deux ignore être atteint de cette maladie et ne bénéficie donc pas d’une prise en charge adaptée.
La seule façon de savoir si l’on est diabétique est de faire mesurer son
taux de sucre dans le sang. Cette mesure est ensuite à renouveler
régulièrement, de façon plus ou moins rapprochée en fonction des
facteurs de risque de chacun : âge, antécédents familiaux, habitudes
alimentaires, surpoids, etc.
Le diabète est à l’origine de 30.000 morts chaque
année dans notre pays. Car non diagnostiquée ou mal soignée, cette
maladie finit par exposer à de très graves complications pouvant mener à
l’amputation, à la cécité, à l’insuffisance rénale, voire au décès par
infarctus. En effet, à la longue, une glycémie trop
élevée (trop de sucre dans le sang) affaiblit les parois des petits
vaisseaux de tout l’organisme, privant les tissus d’oxygène et de
nutriments et entraînant des destructions irréversibles se manifestant
tour à tour par des troubles oculaires, des neuropathies, des troubles
de la sensibilité, des infections, un ralentissement des processus de
cicatrisation, des néphropathies, une augmentation de la coagulation
sanguine favorisant les maladies cardiovasculaires, etc. C’est ainsi
qu’une personne meurt d’un diabète de type 2 toutes les 8 secondes dans le monde.
En France, le diabète représente la 1ère cause d’amputations (hors accidents) avec 8.000 cas par an, la 1ère cause de cécité après 65 ans avec plus de 1.000 cas par an, la 2e cause d’accidents cardiovasculaires et un quart des cas d’insuffisance rénale. En moyenne, le diabétique a une espérance de vie moindre de 5 à 10 ans…
On estime aujourd’hui à 4 millions le nombre de Français diabétiques. Selon les prévisions, si rien ne change, un Français sur dix sera concerné d’ici 10 ans. Le diabète n’a cessé de progresser au cours des dernières décennies à tel point que l’on parle d’épidémie : chaque jour, 400 nouveaux cas de diabète de type 2 apparaissent. Un appel pour faire du diabète une Grande Cause Nationale a été lancé.
Si l’on ne peut rien contre l’âge ou les prédispositions génétiques, il est possible d’agir sur de nombreux autres facteurs relevant des habitudes alimentaires et de l’activité physique.
Les plus petits vaisseaux sanguins périphériques étant les plus sensibles à l’hyperglycémie, le diabétique doit plus particulièrement surveiller sa vue et ses pieds. Outre les visites régulières chez l’ophtalmologiste, toute personne atteinte d’un diabète de type 2 doit systématiquement montrer ses pieds à son médecin, voire bénéficier très régulièrement de soins de podologie. La sphère bucco-dentaire est une autre zone très sensible chez le diabétique car une glycémie élevée rend vulnérable aux caries et aux autres maladies parodontales. Inversement, les parodontites accentuent le déséquilibre du diabète.
Il existe une relation forte entre le sommeil et le diabète. Le manque de sommeil a été associé à un dérèglement du métabolisme des glucides. Et inversement les diabétiques sont plus souvent atteints de troubles de sommeil que la population générale. C’est ainsi que les personnes souffrant de diabète sont de plus grands consommateurs de somnifères et d’hypnotiques. En pratique, il est très important de parler de ses troubles du sommeil à son médecin, que l’on soit diabétique ou non, afin de, respectivement, bénéficier d’une prise en charge adaptée et d’envisager un dosage de la glycémie pour dépister un éventuel diabète.
Le diabétique est plus vulnérable face à la grippe car les hyperglycémies fragilisent son système immunitaire. C’est ainsi qu’en cas de diabète de type 2 les risques de complications de la grippe sont plus importants : pneumonie virale, bactérienne, détresse respiratoire, etc. Le virus peut par ailleurs entraîner un déséquilibre du métabolisme glucidique aggravant les complications du diabète. En conclusion, les diabétiques doivent se faire vacciner contre la grippe tous les ans. Ils font partie des personnes fragiles bénéficiant de la gratuité du vaccin (pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie).
Fédération française des diabétiques, http://www.afd.asso.fr.
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