Les Alsaciens restent réticents vis-à-vis des médicaments génériques. Deux mesures les incitant financièrement à choisir les génériques devraient entrer en vigueur avant fin 2007.
Le Bas-Rhin se situe en queue de peloton à l'échelle nationale, en matière de délivrance de médicaments génériques ; le taux de pénétration des génériques s'y situe autour de 70%, alors qu'il est de 72,3% dans le Haut-Rhin, de 81,5 % en Corse-du-sud ou de plus de 86 % pour le département des Pyrénées-Orientales. En France, la moyenne se situe à 75%, selon les chiffres de la caisse nationale d'assurance-maladie. Les Bas-Rhinois sont donc moins consommateurs de génériques que la moyenne. Les Haut-Rhinois également, mais dans une moindre mesure. ...
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L'accord qui fait grimper la consommation de génériques
Des mesures qui devraient changer la donne en Alsace entreront en vigueur avant fin 2007. D'abord, l'accord « tiers-payant contre génériques », ensuite le remboursement moindre du princeps par le régime local, lorsqu'il existe un médicament générique substituable.
Vingt-deux départements ont mis en place début 2007 des dispositifs « tiers-payant contre génériques ». Dans ces départements, l'assuré qui refuse un médicament générique ne peut plus bénéficier du dispositif du tiers-payant. Après ces accords, 80% des pharmacies situées dans ces vingt-deux départements se sont mises à écouler plus de médicaments génériques.
Cet accord devrait être étendu à tous les départements avant fin 2007, afin d'accroître la consommation de médicaments génériques, dont les prix de vente seraient de 30 à 40% inférieurs aux « princeps », ou médicaments de marques. L'objectif reste de faire des économies. Mais alors, questionne Claude Bronner président national du syndicat des médecins généralistes, « pourquoi des prix différents sont-ils fixés (pour les princeps et les génériques), alors que c'est la caisse nationale d'assurance-maladie qui négocie ces prix ? ».
« Si vous n'avez pas d'argent, vous prenez le générique ; si vous voulez le médicament cher, vous payez »
« L'accord pénalise l'assuré, qui devra avancer les frais s'il ne prend pas le générique », résume Philippe Liebermann, président du syndicat des pharmaciens du Bas-Rhin et vice-président de la fédération nationale de ce syndicat. Ce représentant des pharmaciens se dit plus favorable à l'incitation qu'à la sanction, formulant une critique feutrée des accords « tiers-payant contre génériques ».
« On peut pas faire plus dégueulasse : si vous n'avez pas d'argent, vous prenez le générique ; si vous voulez le médicament cher, vous payez », résume Claude Bronner sans prendre de gants. Ce médecin strasbourgeois dénonce les accords « tiers-payant contre génériques », tout en affichant une certaine « indifférence » au sujet du remplacement des princeps par des génériques. Au niveau des effets sur les malades, « rien ne plaide en faveur de l'un (le princeps) ou de l'autre (le médicament générique) », tout en reconnaissant que les princeps et les génériques « n'ont parfois pas tout à fait le même effet ».
« C'est un problème qui ne concerne plus les médecins. Les caisses d'assurance-maladie ne savent pas ce que le médecin a prescrit au patient. Sauf si je précise que le médicament ne doit pas être substitué, le pharmacien peut le substituer. Le système est organisé pour enlever la responsabilité (du choix du médicament) au médecin », ajoute Claude Bronner.
Avant fin 2007, les assurés d'Alsace-Moselle seront d'autre part remboursés à hauteur de 80% du prix du médicament princeps s'ils l'ont choisi alors qu'il existe un générique substituable. Générique qui sera, lui, remboursé à 100%. Le « taux de pénétration » des génériques en sera sans nul doute amélioré.